Publié le 7 Avril 2024

Un bourdon attiré par le suc de mes iris,
M’a regardée sans préambule droit dans les yeux,
De son regard noir et globuleux il me fixait,
Surprise par cet échange étrange et fortuit,
J’ai très vite fait comprendre à ce malandrin,
Que notre rencontre n’avait aucun avenir,
Attiré, par d’autres arômes plus délicats,
Il s’est envolé, altier vers d’autres conquêtes,
Par ma nature arrogante et sectaire,
J’ai laissé passer une amitié singulière,
Le bourdon m’a poursuivie la journée entière.
Mireille Moutte

Le bourdon

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Rédigé par ab irato

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Publié le 7 Avril 2024

Du fleuve tumultueux au moindre ruisselet,

Exubérante l’eau déborde, sort des pierrées,

De partout ça  bouillonne, inonde, s’étale,

Le ru discret se change en torrent, tout est en rut,

Des cascades jaillissent des falaises abruptes,

Les rochers noirs de pluie scintillent au soleil,

Des feuilles s’égouttent des chapelets de perles,

Les massifs, les prés, les champs, les forêts détrempent,

C’est un plaisir intense d’admirer la vie, l’eau,

Prendre toute sa place, celle qui lui est due,

Envahir la terre, la nourrir, la féconder,

Avant de s’infiltrer dans des baumes profonds,

Où calme elle repose chargée de minéraux,

Puis ici ou là réapparaitre  mystérieuse,

Chanter aux fontaines du pays de Cocagne,

Désaltérer le passant, amuser les enfants,

De tout temps et  à jamais Il en sera ainsi,

Enfin…..il faut croire à l’histoire  ancienne.

                       Mireille Moutte

L’eau

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Rédigé par ab irato

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Publié le 17 Mars 2024

Guerre israélo-palestinienne….et les autres. On le sait tous la guerre c’est mal, pourtant elle prospère partout. La folie des Hommes, la haine, la domination, le pouvoir, la puissance, l’argent dominent le monde. On peut voir les choses de manière binaire : le bien et le mal, condamner ou s’apitoyer en fonction du côté où l’on se trouve, c’est simple et sans grandes conséquences. Mais cela suffit-il à escamoter les responsabilités de chacun ?

Toutes ces guerres de domination qui remontent pour certaines à la nuit des temps ont comme corolaire la haine des hommes asservis par d’autres hommes. La guerre des territoires conquis,  perdue,  regagnée. Les cohortes d’exactions, de massacres, d’humiliations, de vengeances… Et si les hommes et les organisations qui les gouvernent étaient intrinsèquement violents pour tout ce qu’ils estiment être leur propriété, leur intégrité ? C’est un fait, l’Homme recèle en même temps que des trésors de délicatesse, de tendresse une incommensurable violence,  qui exacerbée, canalisée, dirigée au profit de quelques uns font de notre terre un enfer. On peut bien sûr prier avec le pape pour l’avénement de la paix, mais si c’est la seule option qui reste soyons réalistes, ça ne suffira sûrement

 

 

 

Si l’oppression, l’injustice, les massacres n’ont pas de frontière, que dire de l’hypocrisie et du cynisme. C’est une évidence, comme le disait Aragon : « Que le sang sèche vite en rentrant dans l’histoire ! » Une guerre, un massacre après l’autre,  les condamnations, les exigences, les réprobations et les lamentations officielles entérinées, les victimes enterrées. Le bilan des pertes établi. Les ennemis désarmés, jugés pour crime de guerre, crime contre l’humanité, génocide…La paix et la réconciliation, jusqu’au siècle dernier, clôturaient, pour un certain temps les hostilités. La tradition respectée on pouvait passer à autre chose, construire entre autre des mausolées. Aujourd’hui malgré la « dissuasion atomique », les exigences des instances internationales, les requêtes des ONG,  les condamnations de l’opinion publique, les  combats s’enlisent dans une guérilla permanente,  les populations subissent, l’horreur succède à l’horreur.  Face aux multiples bellicistes engagés et aux implications diverses et souvent sordides, les peuples s’insurgent, mais sont-ils entendus ? Sont-ils pris en compte ?    Ont-ils une quelconque importance face à l’hégémonie d’intérêts contradictoires ? Que faire après ces constatations désespérantes ? Ajouter mon indignation aux autres ? Je suis du bon côté, celui de la démocratie, je peux «normalement» manifester…pétitionner, parler, écrire, échanger…voter. Cela a t’il eu un résultat probant sur l’étendue du désastre  ?  Le découragement, l’impuissance, je n’ose dire la lassitude  m’accablent…et après…   Poussé à l’extrême jusqu’à quel point puis-je m’accoutumer et vivre  avec  l’inacceptable, l’ignominie à ma porte,  quand même l’espoir  devient  indécent ?                                      Mireille MOUTTE 

 

 

 

La guerre

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Rédigé par ab irato

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Publié le 17 Mars 2024

Ce matin dès potron-minet une interrogation pour le moins incongrue m’assaille : La liberté peut-elle avoir des limites  ? Et si oui n’est-elle alors qu’illusion, leurre et fantasme ?  Non mais des fois je me demande si ça va bien dans ma tête. il faut dire que j’avais la perspective sitôt levée d’une dure journée de femme d’intérieur, ce qui vous le comprenez ne m’agrée guère. Ces milles contraintes plus ou moins prenantes nous assaillent quotidiennement : se nourrir, s’habiller, s’abriter, se chauffer, se déplacer, se soigner, s’éduquer, s’informer,  se développer (si possible) harmonieusement  !

Bien sûr, il y a la liberté de penser,  (chère à Florent Pagny). Une liberté fondamentale, déterminante pour toutes les autres. Mais peut-on véritablement penser librement avec les contraintes inéluctables liées à nos propres limites tant physiques, intellectuelles que sociétales.  Choisir est la  liberté la plus ardue, car quel est le choix ?  Et comment choisir ? Nos choix ne sont-ils pas orientés, dirigés, planifiés, un choix par défaut  ? Charybde  où sylla ? La une ou la deux ? Vous voyez le dilemme. Aujourd’hui même le suicide, ultime liberté, sera géré par la loi. La démocratie, la société ont-elles pour but l’épanouissement  de notre liberté ?  (Le camp du bien). Comme elles le prétendent pour nous bourrer le mou.  Certains ne sont pas loin de nous persuader (ils auront beaucoup de mal) que « le travail c’est la liberté »,   Et idem se faire tuer sur le front Russe, suivez mon regard. Bref je me presse le citron jusqu’à la pulpe, alors  qu’il est presque midi et que je dois faire le jus de ma salade, la nécessité m’assaille surtout en passant la serpillière. Le soleil commence à chauffer, c’est bien pour sécher mon parterre…mais il faudrait encore un peu de pluie pour les arbres. Ma propre liberté même infinitésimale est finalement et à coup sûr une contrainte pour un autre..  Pour Spiniza  « La liberté n'est que l'ignorance des causes qui nous déterminent". Pour Eluard c’est le pouvoir d’un nom :« liberté j’écris ton nom ».

La liberté semble  d’autant plus prenante et chérie qu’elle est perdue, absente ou inexistante : en prison, à la guerre, au travail, en toutes occasions qui contraignent nos mouvements, nos désirs,  notre volonté.     Bref L’espoir de liberté est la seule liberté véritablement totale et sans contrainte puisque indépendante des contingences qui nous obligent, quoiqu’elle est alors synonyme de son absence, et de notre seule possibilité de l’envisager. CQFD. Je ne sais plus où j’ai lu que pour s’opposer à…il faut inévitablement une contrainte, un adversaire. On ne s’oppose pas au vide. Enfin je ne crois pas. Et ça change quoi en l’état des choses de la vie ?  ….Rien. Bon je vais prendre une petite liberté à ma disposition à l’instant précis : faire la sieste dans mon hamac avec mon sombrero sur le nez pour mettre mon cerveau en repos. En espérant ne pas être dérangée par des importuns surtout s’ils sont impromptus.  C’est souvent dans mon sommeil  que me viennent « mes meilleures idées ».    Mireille MOUTTE

 

 

 

La liberté

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Rédigé par ab irato

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Publié le 11 Novembre 2022

Se retirer de ce monde

Par incompatibilité

Par faiblesse lassitude

Se retirer de la course

Une ultime espérance

Une dernière utopie

Se retirer, mettre à distance

Comme un instant oublié

Comme une courte absence

Se retirer et s’éveiller

Même isolée et perdue

Même sans plus aucun espoir

Se retrouver sous les arbres

Voir s’imposer le cosmos

Voir se renouveler la vie

                              Mireille MOUTTE

Se retirer

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Rédigé par ab irato

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Publié le 30 Mars 2022

Écœurement

 

Écœurement pour un monde complètement dévoyé au profit exclusif du pouvoir des plus forts. C’est pas nouveau, mais ce soir particulièrement les événements me « percutent ». On ne va plus pouvoir continuer à  faire « comme si de rien n’était », regarder ailleurs ! Il va falloir joindre le geste à la parole. Être du côté du bien et s’en contenter n’est plus tenable : la charité, l’argent, la parole, l’écrit, la prise de conscience, s’ils n’aboutissent pas à la transformation de cette réalité sont une trahison de notre humanisme. Comment  vivre et profiter pleinement de sa vie,  si conscient de cette complicité tacite, on  l’édulcore, la minimise , la nie, pour notre confort physique et intellectuel. Une omerta d’hypocrisie partagée par tous.  Chacun, chacune a son petit chemin à suivre, à protéger, sa stratégie pour s’en sortir au mieux de ses possibilités. Le déni de la gravité  de notre condition humaine et environnementale sur la terre est abyssal. Là où l’union de tous les Hommes de  « bonne volonté » (l’OTAN ? L’Europe ?) serait indispensable pour un avenir désirable et durable, on se retrouve enlisés dans les tranchées d’un Verdun du XX° siècle, avec l’arme nucléaire en point de mire.  Une dissuasion en berne et un progrès quelque peu régressif ! Nous allons droit dans le mur,  conquérants volontaires du néant. Et si l’aventure humaine devait échouer? .. s’interrogeait Théodore Monot. Dans quel monde voulons nous survivre ?   Je ne sais pas s’il existe finalement une solution à notre incapacité à vivre  harmonieusement avec toutes les entités terrestres.

J’essaye de penser aux homards du Titanic ….j’ai du mal.
 

                                         Mireille MOUTTE

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Rédigé par ab irato

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Publié le 14 Mars 2022

Je pense à vous là bas résistants au chaos  et moi ici impuissante, dérisoire avec mes pansements contre les bombes. L’EST,  l’URSS a été pendant très longtemps pour moi une terra incognita lointaine onirique, propice à l’imaginaire : la Taïga, les champs de neige, les steppes, les forêts de bouleaux, Leningrad, La Neva, La balalaïka, les Isbas, les troïkas, les poupées russes, les babouchkas et bien sur l’héroïsme de la révolution.. J’aimais ce pays lointain si différent du mien,  Pouchkine, Tolstoï, Dostoïsvski … Mais voilà le temps est passé, la rêverie n’est plus d’actualité surtout aujourd’hui où le pays plus près que jamais nous assaille. Le livre d’images se referme et la fureur s’impose. Un passé incongru ressurgit  du 19° siècle que je croyais révolu en Europe, que je pensais naïvement contraire aux bons usages de « notre civilisation avancée, policée ». Mais Le Napoleon d’Abel Gance, en embuscade, est toujours vivant avec sa boulimie de conquêtes, de misère et de morts. Faut-il que le sang coule encore sur les escaliers d’Odessa ? Que se révolte le Potemkine ? Toujours les mêmes histoires de nation en danger, de civilisation à imposer, de liberté à conquérir, de jeunesses sacrifiées, sous couvert de quelques variantes économiques, énergétiques….. sordides. C’est peut-être notre destin consenti de laisser nos vies manipulées entre les mains expertes des stratèges de toutes obédiences !!!


Mais  comme vous, je ne veux pas m’y résoudre. Nous sommes tous prisonniers de cette horreur mortifère, de cette épouvante guerrière. Les mots  sont devenus dérisoires face à l’effroi qui me saisit, tant ma faiblesse est grande face aux forces destructrices toujours en présence qui dominent le monde. Je veux croire encore et encore à la victoire des citronniers sur les bulldozers.

 

                                     Mireille MOUTTE

Lettre aux Babouchkas

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Rédigé par ab irato

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Publié le 29 Juillet 2021

Dés mâtines sonnantes, accro à la tablette et aux dernières élucubrations médiatiques. J’ai la sensation désagréable d’être au centre d’un cloaque en perpétuelle ébullition, parcouru d’un galimatias d’informations,  d’intentions, de suspicion, de révolte, d’impuissance et d’abandon. Un peu comme à l’origine du monde, mais en moins élémentaire, basique et essentiel (encore que je n’y étais pas encore). Sans la chevauchée des walkyries de Wagner pour couvrir les cris d’orfraies de la nature déchaînée. Sortira….sortira pas quelque chose de lumineux et d’intense de cette masse informe, de ces boues nauséabondes…….

Et puis j’ouvre les volets, le soleil brille, les arbres bruissent, les oiseaux pépient, au loin le bruit du ressac se mêle au vent…..le marché et ses parasols s’installent, les cabaretiers s’activent autour du comptoir, le murmure crescendo qui monte de la place, c’est extra, c’est la vie, c’est le bonheur, on se rassemble, on se ressemble, on échange, on boit un coup, puis deux, puis trois, on s’exalte,  on chante, on virevolte dans les premiers rayons de soleil tel des papillons ivres de lumière. Rester un moment en apesanteur, respirer, se gorger de nectar et repartir de plus belle.                                                   Mireille MOUTTE

Sensation

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Rédigé par ab irato

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Publié le 17 Juillet 2021

Et si pour une fois on parlait de rien ! Si on laissait le temps passé et même trépassé, en silence.  Si on se servait de nos yeux, de nos oreilles, de tous nos sens, j’allais même dire, de notre cerveau, pour écouter le vent dans les hautes futaies, ou dans les voiles, ou sur la lande, ou dans la rue,  ou dans la cour des HLM même blêmes …..ça dépens de votre position géographique.  Un bref moment, mais qui pourrait s’éterniser, de recueillement sur son moi profond.  Sonder son âme, quelquefois grise,  pour accéder  à son inconscient forcément subliminal,  et approcher ainsi, subrepticement, de l’incommensurable vide qui nous habite. Goûter, alors,  sans modération au bien être extatique que procure  « the sound of silence ».  Et là, et là, alors là ! Par une fulgurante  et éblouissante révélation, comprendre, enfin,  comprendre …qu’il n’y a rien à comprendre. Le monde est un énorme galimatias, une bouillie, un cloaque informe,  nauséabond, pestilentiel et sublime à la fois de pesanteur et de grâce, où l’essentiel est occupé  par l’importance primordiale accordée  à la VIE et  à sa perpétuelle continuité  (pas pour longtemps). Les humains n’en sont qu’une infinitésimale composante (pas la plus réussie), à  peine un point sur son I majuscule, une  crotte de mouche sur la face radieuse (pour l’instant) du cosmos.  Ne dit-on pas « Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir ». Espérons,  ça nous occupera un moment. (mais en silence).                                                Mireille MOUTTE

The sound of silence

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Rédigé par ab irato

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Publié le 7 Juillet 2021

Bon, et maintenant qu’est-ce qu’on fait ? C’est l’entre-deux presque l’après de l’avant et nous en sommes toujours au même point. J’y perds mon latin et tout le reste.  C’est sûrement la faute à Macron » Les élections qui n’en sont plus, vu la participation. Des élus contents d’eux, prêts à enfourcher les mêmes vieux canassons sans aucun scrupule.  C’est sûrement la faute à Macron,  nous sommes donc déchargés de toute responsabilité, obligés d’obéir et cela finalement nous arrange pas mal.

BOF !  Si on m’en laisse encore le loisir, je vais reprendre mon bout de chemin malaisé, escarpé, bordé de précipices, avec malgré tout, ça et là quelques bouffées de verdure, des fontaines et des refuges. C’est mon chemin... et après moult trébuchements, déviations,  questionnements, aller-retours, je m’y suis faite.  Je vais d’abord aller admirer les libellules, tant qu’il en reste, cultiver mon jardin,  sentir les fleurs, la verdure, ramasser quelques   cailloux…  indispensables à mon oxygène et à l’ équilibre de mes neurones.  Un crépuscule figé dans l’infini,  un verre de rouge, du pain,  du roquefort, une cébette et quelques amandes. Le temps peut passer, je l’attends de pied ferme, pour lui faire son affaire. J’en suis déjà saoule. En overdose d’émotions en miettes. Je vais me laisser bercer par la nonchalance du soir et laisser tout le reste au vestiaire.  Le ciel  technicolor,  l’apesanteur du vol compact des passereaux, l’odeur de la terre, de l’herbe, de la   nature à profusion, et  moi, et moi... en contemplation, en extase, transparente, presque effacée, à peine une tâche, un battement dans le cosmos. Et puis, tient, puisque c’est comme ça, je ne vais plus réfléchir à rien et me laisser emporter par le grand tourbillon....... C’est sûrement la faute à Macron.                               Mireille MOUTTE

 

 

La faute à Macron

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Rédigé par ab irato

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