Publié le 12 Février 2010

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Clopin-clopant, cahin-caha…. A force bien entendu j’ai mal à la guibole, la tête du fémur se fatigue, surtout à mon âge ! Si tout est bancal,  il n’y a aucune raison pour que je marche droit. D’ailleurs le mot même « droit » me chamboule,  me tracasse, m’inquiète, me révulse presque, un vieil atavisme. Puisqu’il en est ainsi va pour le   sublime boiteux. 

 

Tout ne va pas si mal, même ci ça et là des zones suspectes persistent, non, tout va couci-couça, un peu branlant, comme mes dents. Le chemin se fait sans grande difficulté, sans grand effort, sans exaltation particulière, le calme plat, comme l’encéphalogramme après le début de la fin. Avec toujours le leitmotiv entêtant des temps anciens, où l’herbe était plus verte, où surtout  nous étions plus jeunes, plus vifs, plus ardents ou nous connaissions par cœur l’excitation des montées, l’extase des sommets,  la volupté des descentes, le plaisir du partage, le ravissement de l’histoire toujours et encore recommencée autour d’un bon grog fumant. Et si l’Everest n’est pas tous les jours à notre portée, il nous reste alléluia,  le grog, mis  à part  régime draconien, bien entendu !  Egalement à notre disposition pour assouvir cette sempiternelle soif d’aventure, notre Sainte Victoire à nous,  à côté, disponible, peu coûteuse, sans chichi, sans porteurs, sans sherpas. Elle est là gracile,  comme une meringue sur une tarte au citron, offerte à tous et à chacun. Mais voilà, nous avons besoin d’extrême, et même de guingois nous voulons notre  Fuji-yama. Nous exigeons de l’enthousiasme quotidien, du  délire trimestriel, de l’extase annuelle, et même cerise sur le gâteau quelques hallucinations épisodiques.


Sur ce constat renversant, éternel, insoluble et troublant,  je repars vaille que vaille, péniblement gravir une à une les marches de l’escalier trop raide du quotidien. En étant bien sage je finirai c’est fatal par atteindre le sommet. Merci à qui : à Mimi.

 

ADESSIAS

Aix le 9 février 2010

 

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Rédigé par ab irato

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