Publié le 14 Octobre 2012

 

 

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Temps que je peux courir les vignes,

Temps qu'il fait bon rire et  chanter 

Temps que ma soif, ma joie résistent

Temps que le ciel vague aux nuages

Temps qu’il s’embrase le soir venu

Temps que la nuit au jour s’emmêle

Temps qu’un poème vibre mon âme

Temps que la mémoire est volage

Temps qu'au loin la courbe m'entraine

Temps que chauffent mes rives au soleil

Temps que mon chapeau sur les yeux

Temps que balancent l’oiseau et la branche

Temps que s’endort repu le renardeau

Temps que le premier frisson d'automne

Temps  qu'après moi  il s'époumone

 Temps que je peux encore un peu

Temps que me conduit la garrigue

Temps que mon chemin croise le tien

Temps que  le passage est à gué

Temps que les sentiers de traverse

Temps qu'ici on s'aime un peu

Temps que rebelle l’espoir perdure

Temps que s’impose ma montagne

Temps que s’éboulent mes clapas

Je reste là

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Rédigé par ab irato

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Publié le 1 Octobre 2012

Rebelles,

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Pétitions, rassemblements, setting, manifestations, déclarations, proclamations, protestations, subversions, actions militantes, photos, reportages, performances etc... Les moyens de s'indigner, de bouleverser, d’ébranler, de confondre l’ordre des choses, ne manquent pas, sans compter les causes qu'il n'est plus nécessaire d’énumérer. La liste s'allonge de jour en jour. On peut faire largement le tour du monde des massacres et crimes ethniques, religieux, politiques, territoriaux, des violations des droits de l'homme, des libertés d’expression bafouées, des emprisonnements arbitraires, de la justice aux ordres du pouvoir, des guerres justes et injustes, des populations prises en otage  et violentées par des libérateurs  successifs, des paysans spoliés de leurs terres et de leurs récoltes par des multinationales hégémoniques,  des exploités et laissés pour compte par milliers. Toutes oppressions dignes d'intérêt. Le monde entier mérite notre indignation: La Tchétchénie, la Birmanie, la Russie, la France, la Palestine, l'Afrique du Sud, les U.S.A., la Chine, le Soudan, le Mali, la Syrie, l'Iran, l’Irak, Israël, l'Afghanistan, le Pakistan, l’Arabie Saoudite  sans oublier le Tibet etc.....  L’Amérique, l'Europe, l'Afrique, l'Asie. Toutes les couleurs de la trahison, de l'exploitation, de  l'ignominie,  de l'infamie, de l’hypocrisie, avec  pour priorité des priorités l’intérêt financier en sautoir.

 

Les sujets changent, les mobilisations s’adaptent,  les pétitionnaires persistent et signent avec constance. Même si parfois on a du mal à comprendre le choix, la priorité. Pourquoi ceci et pas cela. Pourquoi ici et pas là. On ne peut pas être partout à la fois, c'est sûr. Chacun a ses luttes de prédilection en fonction de sa sensibilité, de son implication, de sa connaissance approfondie du sujet.  Des emballements aléatoires, des emportements médiatiques, des pétitions en veux-tu en voilà. La ferveur contestataire a ses codes, ses modes, ses frénésies, qui changent rapidement  d’un sujet à un autre, alors que les causes  d'indignations perdurent. Une interrogation s'impose sur le suivi de ces multiples engagements ? Sur leur véritable efficacité à long terme ? Sur l’évolution de ces contestations multiformes? Leurs finalités? Certains sujets  sont médiatiquement plus visibles. La détresse, la révolte ne suffisent pas, encore faut-il qu’elles soient  emblématiques, exaltantes et  photogéniques, avec même parfois un zeste d’exotisme.

  Manifestants et  trouble-fêtes sont vite dispersés, vite oubliés, si la rue, le peuple  ne s’en empare pas, tant qu’ils ne les débordent pas, tant que la subversion n'a pas  fait son œuvre et imposé son mode d’action.  Avant que l’organisation et  le pouvoir  son corollaire ne la récupère, après une guerre civile, un massacre, une amnistie ou un semblant de  mea culpa et l’abandon de quelques symboles.  Quelques miettes dont les insurgés doivent se contenter. Car la révolution,  surtout à long terme, n’est par  nature,  pas facile à conduire et la victoire toujours incertaine. Mais, petit à petit, pas à pas, révolte après révolte, les mentalités progressent,, les moeurs évoluent, les comportements changent, la société se réforme. Il faut juste avoir le temps de profiter de ces évolutions et éviter les retours de manivelle qui remettent  tout en cause.

 

On est obligé de remarquer que  les risques encourus par les contestataires sont loin, là aussi, d'être égalitaires. Les sauveurs de l'humanité sont toujours un peu les mêmes. Il faut, certes, profiter de notre liberté de parole pour aider ceux qui ne l'ont pas.  Mais  comment ce mutisme  criant peut-il perdurer, malgré tout? Pourquoi chez nous où la liberté d’expression est garantie, les inégalités subsistent-elles?  S'interroge- t-on, sans pour autant arrêter de pétitionner, sur notre échec à faire changer les choses durablement et dans le bon sens? Mais le veut-on ? On ne peut se satisfaire de réussite timide, de succès  éphémère. Se complaire indéfiniment dans une dénonciation indispensable mais à l’efficacité limitée. L’indignation permanente, des sociétés repus, des privilégiés à quelque chose d’indécent et relève soit de la naïveté, de l’imposture ou de l’hypocrisie. Peut-on y trouver notre compte ? Un subterfuge à notre  culpabilité ? Un alibi à notre éternelle mauvaise conscience. Donner des papiers aux sans-papiers,  oui, mais pourquoi ces hommes sont-ils obligés de quitter leurs pays ? Leur rêve au-delà de manger à leur faim, d’être en sécurité, d’envoyer quelque argent aux parents, de subsister ? Est-il de servir de main d’œuvre bon marché dans les pays riches? D’être  humiliés, exploités,  méprisés ? N’y a-t-il pas là encore escroquerie, tromperie ? Pour un qui s’en sortira, combien sombre dans le désespoir ? Combien disparaisse sans laisser de trace ? Peut-on accepter cette mystification ?

 

 La performance des  Pussy Riot,  en activistes  confirmés  et déterminés ont évalué et pesé les risques pris.  L’issue prévisible était au cœur de  leur démonstration et de leur réussite. Elles ont excellemment démontré à la face du  monde entier la nature autoritaire du régime de Poutine au prix de leur liberté. Chapeau bas pour le courage et l’abnégation. Cela va-t-il suffire à mobiliser la rue? Mobiliser les puissances internationales? Ne connaissaient-elles pas déjà, les dérives violentes de ce régime, sans s’émouvoir plus que nécessité?  Réserves énergétiques   obligent.

 

Deux soulèvements  à quarante ans de distance font pour moi référence : Celui du féminisme des années 70 avec l’émancipation des femmes, la légalisation de l’avortement, la libéralisation de  la contraception. Combat d’une élite intellectuelle passé de la rue au Palais Bourbon.  Celui plus près de nous du printemps arabe qui a renversé  l’oligarchie de régimes corrompus.  Ces combats ne sont jamais finis. Les réactionnaires de tous poils  y veillent. A suivre en Tunisie : Après la révolution, la remise en cause du statut de la femme.  

 

Notre devoir de contribution, au-delà de notre modeste soutien face à leurs succès est de continuer le combat. Contester, encore et encore, dans sa globalité le vieil ordre mondial corrompu et décati. Se remettre tous en cause, partager équitablement les richesses, la main dans la main dans une internationale  humanitaire. Chasser une utopie par une autre, on ne fait que ça depuis que l'homme et homme alors essayons encore..... Mais beaucoup se satisfont de la situation actuelle,  l’appellent même de leur vœux, y trouvent leur compte, leur confort, leur bonheur et se soucient comme d’une guigne de la misère et des oppositions qu’elle engendre. Ils surfent allègrement sur ces événements, tant que nous ne remettrons pas en cause leurs propres intérêts. S'engager dans cette voie difficile,  c’est accepter  une lutte implacable, une remise en cause permanente, un bouleversement de nos habitudes,  une récusation de l'ordre établi, un droit et  un devoir d’insoumission, une résistance de tous les instants. Ou alors basta, ce sera encore une fois du chacun pour soi,  avec quelques velléitaires çà et là, pour masquer notre compromission à  l'idéologie dominante : L'intérêt particulier substitué aux  besoins collectifs.

 

 

Adessias


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