Partie en biberine

Publié le 17 Mars 2015

Partie en biberine

Partir en biberine,

« Tous les garçons et les filles de mon âge » partent en biberine !!! ou si vous préférez en sucette !!! Françoise, Françoise mais qu'est ce que tu nous racontes là: « En France on aime pas les riches, pourtant c'est eux qui créent la richesse»... « Si on prend tout l'argent des riches ils ne peuvent plus employer des salariés, par exemple : moi à mon niveau, dans ma maison secondaire, j'ai un jardinier et une femme de ménage, si je ne peux plus les payer ils seront au chômage. CQFD !! » (résumé de l'idée générale)

Françoise, je vais essayer de t'expliquer pourquoi les salariés et les pauvres en général sont si peu reconnaissants aux riches de leurs immenses bienfaits :

1°) Si les riches sont riches, ils le doivent, peut être un peu, aussi, aux salariés qui dans l'ombre de leurs usines vissent ou dévissent leurs boulons en cadence, pour augmenter les bénéfices, le capital et par la même les dividendes des actionnaires.

2°) Il n'y a pas d'employeur sans salarié mais je te l'accorde, l'inverse est vrai aussi. IMPORTANT ! : Le but premier du salarié n'est pas d'entretenir la propriété du riche. Il veut aussi vivre dignement, profiter de la vie, bien manger, bien se soigner, se former, s'épanouir ( dans son travail par exemple), bien élever ses enfants et avoir enfin au bout de quarante et quelques années d'un dur labeur une retraite correcte.

3°) C'est vrai, je te l'accorde, le salarié est souvent pénible, il rouspète, il conteste, il manifeste, il fait même la grève. Il comprend, en effet, très vite qu'il ne sera lui, jamais riche par son seul travail au service des riches, qui lui permettent à peine de vivre et pour certains de survivre.

4°) Dans sa naïveté suprême il conteste également les écarts de salaires pharaoniques qu'il constate entre lui, les actionnaires, ses PDG, décideurs et autres conseillers. On a beau lui expliquer que l'usine ne tourne que grâce à l'argent de la bourse. Que la différence des salaires s'explique facilement par des compétences supérieures et des risques exorbitant pris dans des investissements hasardeux au service de la société. Il estime que ses compétences à lui, ne sont pas justement prises en compte et rémunérées à leur juste valeur. Qu'il prend d'énormes risques à aliéner sa vie, sa santé, son énergie à une entreprise qui au bout de quelques années de bons et loyaux services n'hésitera pas une seconde à délocaliser son emploi pour gagner plus et le mettre sans vergogne au chômage, car malgré tout il coûte encore trop cher.

5°) L'argent économisé à grand peine « pour ses vieux jours » est pris en otage par les banques, kidnappé par des margoulins. Il n'a malheureusement pas de conseiller fiscal qui lui permettrait

d' optimiser au mieux ses revenus ou de les placer dans les paradis fiscaux. La moindre heure supplémentaire, la moindre prime, le moindre revenu sont déclarés directement au fisc. Aucun moyen d'y échapper. Et ceux qui n'ont pas l'honneur de payer des impôts à cause de revenus trop modestes, font des pieds et des mains pour rentrer dans ce cercle prestigieux.

6°) Il est de notoriété publique qu'il faut prendre en priorité l'argent aux pauvres, certes ils sont pauvres, mais ils sont beaucoup plus nombreux que les riches. Soyons comme vous le dites si bien « pragmatique ».

7°) J'ajouterai que le pauvre est beaucoup plus facile à contrôler, à manipuler à culpabiliser, par le fait de sa position d' infériorité. Il restera toute sa vie dépendant des décisions prises par d'autres, pas toujours soucieux de ses intérêts et de ses besoins. Il pourra même à l'occasion, vous aider à devenir plus riche dans l'espoir vaniteux de vous rejoindre, de vous dépasser et de prendre enfin sa part de gâteau.

Enfin,

8°) Le monde des riches et des pauvres est depuis très longtemps radicalement opposé par des intérêts antinomiques, une situation de dépendance/interdépendance intenable. On peut le regretter. C'est une réalité vulgairement appelée : "LA LUTTE DES CLASSES" Concept des plus décrié mais qui est d'une actualité brûlante

Voila, Françoise expliqué en quelques mots succincts, l’impatience et l'ire des salariés, des pauvres, envers leurs bienfaiteurs et l 'incompréhension de ces derniers devant tant d'ingratitude !.

Adessias Pitchoune et à bientôt de t'entendre.........CHANTER.

(suite à l'émission ONPC du samedi 7 mars 2015)

Mireille MOUTTE

Rédigé par ab irato

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