Publié le 14 Février 2018

Aujourd’hui il fait un soleil magnifique, un froid à fendre les pierres et la brume monte de la vallée avaler le paysage. J’ai une ardeur phénoménale pour tirer ma flemme en longueur. Ne rien faire, les pieds près de la cheminée qui ronronne, les mains sur le ventre, la tête dans la lune, l’esprit en escapade. J’ aurais milles travaux à faire, à finir, à commencer. De quoi faire « une bonne journée » comme aurait dit ma grand-mère. Mais non, c’est décidé, je vais bader la figue toute la journée ou bayer aux corneilles, si vous préférez. Cette badauderie hebdomadaire m’est indispensable pour recharger mes accus, pour vider ma tête, pour rêvasser, pour le plaisir de la fainéantise. Et même si, paraît-il, l’oisiveté est mère de tous les vices, j’en prends le risque. Mon imagination galope par monts et par vaux, cela suffit à mon exercice quotidien. Qu’on m’oublie un instant. Faites comme si je n’étais pas là. Commencez gentiment à vous passer de moi... Vaquer simplement à vos occupations quotidiennes. Mince il faut aller chercher du bois, mince on frappe à la porte, mince j’ai raté l’Augustin à France Inter, mince il faut aller au pain, mince il est midi il me faut préparer mes deux œufs au plat, mince le téléphone sonne, mince j’ai envie de faire pipi, mince ma plume crisse sur le papier.... Quand je vous dis qu’on ne peux jamais être dix minutes tranquille......
Mireille MOUTTE

J’ai une flemme olympique

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Rédigé par ab irato

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