HUMEUR,

Publié le 2 Mars 2019

HUMEUR,

 

Si j’ai bien compris le message subliminal mais intense que l’on nous serine à longueur de temps sur les antennes : il faut éviter de baiser à tout va sans protection, gare au sida et aux MST ; mais il faut une contraception raisonnée pour faire encore quelques bébés, démographie oblige. Il ne faut pas : manger trop sucré, trop salé,trop gras et même trop épicé, gare au cholestérol, aux AVC, à l’obésité. Il ne faut pas non plus boire à outrance mais avec modération pour ne pas pénaliser les grands crus de notre royaume et l’industrie alimentaire pourvoyeuse d’emploi. Ne pas abuser de la voiture, attention à la pollution, à la vitesse, aux accidents, à notre consommation d’hydrocarbure, mais acheter tout de même des voitures, c’est bon pour nos grands groupes automobiles. Il ne faut pas abuser de la consommation, déchets, pollution, épuisement des ressources, avec tout de même quelques crédits pour soutenir notre économie et les banques. Il faut cultiver notre optimisme pour éviter les antidépresseurs, because, le trou de la sécurité sociale.Mais il faut acheter les petites pilules du «bonheur » pour engraisser le consortium pharmaceutique. Il faut tous avoir son bac pour pointer au chômage ou s’épuiser dans l’intérim.Ah oui, j’oubliais, il faut manifester contre le racisme et l’ antisémitisme, bien, très bien, mais abandonner les migrants en méditerranée et même condamner ceux qui leur viennent en aide.

Allez, allez,…il nous reste tout de même les balades en forêt ou sur la côte si l’on n’est pas trop incommodé par les caméras à reconnaissance faciale. Bref…il ne faut surtout pas que notre PIB en hausse soutenue, économie libérale oblige, soit affecté par notre BIB (bonheur intérieur brut).

 

Si une fois cochées toutes les cases, pour répondre en bon petit soldat à toutes ces impérieuses sollicitations, il reste quelques grincheux, quelques récalcitrants qui sont toujours sans travail, et ou n’ont pas de revenus suffisants pour participer aux réjouissances, tant pis pour eux. Ce ne sont que des fainéants, des illettrés, des profiteurs de l’état providence, des incultes, des incapables, des asociaux et j’en passe. Des pauvres, quoi ! Il faut bien en accepter quelques uns (s’ils ne se font pas remarquer), et « même s’ils nous coûtent un pognon fou » pour faire tous ces travaux pénibles, sans statut, sans qualification, surexploités , sous-payés…mais oh combien indispensables à notre petit confort quotidien.

Je fatigue, ce soir c’est promis je me couche de bonne heure pour apprécier au mieux mon matelas multicouches à reconnaissance de forme.

 

Mireille MOUTTE

Rédigé par ab irato

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article