SUITE ET FIN PROVISOIRE......
Publié le 12 Novembre 2011
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SUITE ET FIN PROVISOIRE..
Bon, et maintenant que faire, continuer comme si de rien n’était ? Ce serait difficile. Reprendre la vraie vie, celle qui m’attend à quelques centaines de kilomètres, celle trépidante et stressante du travail, du laborieux quotidien, des relations indispensables, nécessaires et pathologiques… Pour faire quoi ? Plus exactement pourquoi faire ? Il faudra bien envisager le retour vers la civilisation, vers l’agitation viscérale. Malgré mon amour de la solitude je ne compte pas faire ermite ? Surtout si la solitude recherchée se transforme en une attente anxieuse. Aucun endroit où se cacher, où reprendre son souffle, où se retirer momentanément du monde. Si ce n’est des événements impromptus, c’est les méninges qui prennent le relais pour vous compliquer la vie. .Ah la complexité de l’existence, les choix multiples qui s’offrent à nous, qui ouvrent et referment aussitôt d’autres portes. Comment mettre un terme à toutes ces tergiversations, tous ces doutes ? Un gourou, un maître à penser, enfin quelqu’un qui prendrait en charge ses interrogations ? Mon esprit un peu trop pratique et critique s’y refuse : comment accepter une vérité érigée en système alors qu’il y a des milliers de possibilités ? Faire confiance au hasard, compter sur une rencontre pour avoir un but, j’ai beaucoup pratiqué, avec des résultats mitigés. Les solutions toutes faites, les modèles préétablit n’apaisent pas mon inquiétude, ne me sécurise pas, et même plus ne me concerne pas, non par choix arbitraire mais par une structure psychique inhérente à des circonstances arbitraires, des rencontres improvistes, des choix accessibles, à la fatalité, à la destinée et à l’évolution qui en découle. Il reste l’art difficile de se convaincre que tout va pour le mieux.
Alors quoi ? Rien ? L’incertitude, la précarité seraient-elles une option incontournable de ma vie, mes compagnons de voyage ad vitam æternam ? Vite, vite retrouver le concret, la réalité, le réel, le palpable, le vital, quelques notes de jazz. Ne pas se laisser envahir par ces ressentis qui paralysent, qui annihilent toute volonté d’action. Ces cogitations reviennent de plus en plus souvent, à mesure que l’âge avance, la vacuité de l’existence, m’apparaît alors dans toute sa splendeur, la vanité du paraître, du faire dérisoire. Mais il faut continuer à suivre ce corps précaire et récalcitrant, jouer le jeu, être une bonne personne, une bonne amie, Jusqu’à quand ?
Cela fait maintenant quatre jours que je bivouaque dans cette masure, où je m’installe ou je vais voir ailleurs. Enfin une décision claire et précise s’impose à moi : je lève le camp. Comme dans la chanson : « C’est tant pis ou bien tant mieux ». Il y a, pour me consoler, toujours une jouissance au départ, l’espoir d’un ailleurs meilleurs, l’appel du voyage, le plaisir de l’action, le besoin d’agiter son corps. La migration inscrite dans nos gènes. Rien n’est immuable excepté la mort et encore, le cycle de la vie continue. Mektoum.
Lentement cheminer… Soleil sur la prison
Du ténébreux destin de nos inquiétudes
Quand feras-tu lever le feu des certitudes ?
Cidade de Sao Tomé